Congreso, coloquio o simposio
La linguistique de corpus a connu un véritable essor dès la fin des années 1980 dans le monde anglophone. En France, c’est grâce aux travaux fondateurs des années 2000 (Habert et al., 1997) et aux développements majeurs qui ont suivi, que cette discipline a su asseoir le statut et l’importance qu’on lui reconnaît désormais (Frérot & Pecman, 2021). Les applications des corpus (traduction, terminologie, didactique des langues, entre autres) tout comme les recherches liées à la constitution et à l’analyse de corpus témoignent de la vitalité de l’approche par corpus dont rendent compte les nombreux travaux dans les domaines concernés.
La question des genres est centrale dans la construction, le classement des corpus et la compréhension des discours produits par les domaines spécialisés. Maîtriser les genres fréquemment employés dans un domaine, c’est être reconnu en tant que membre légitime d’une communauté spécialisée (Swales 1990 ; Bhatia 2004). Les genres, ayant une structure interne typique et, par conséquent, étant des formes conventionnalisées à travers lesquelles les pratiques discursives exercent leur forme performative, représentent un « message reconnu culturellement » (Biber et al., 2007). Bien que les études de genres soient nombreuses et variées, elles n’ont pas encore produit d’outils d’analyse empirique applicables à grande échelle, à travers un certain nombre de textes ou de genres. Dès lors, il manque aux chercheurs des connaissances quant aux modèles généraux de l’organisation de discours à travers un échantillon représentatif de textes (Biber et al., 2007).
Le caractère représentatif d’un échantillon textuel et les outils permettant d’analyser les modèles de distribution dans les contextes de discours sont parmi les avantages majeurs de l’approche par corpus que ce soit pour étudier les discours, le lexique ou la variation grammaticale (Biber et al., 2007). En ce qui concerne l’analyse de discours de spécialité, les corpus se révèlent particulièrement utiles : ils réduisent le biais de recherche, ils sont complémentaires à d’autres méthodologies de recherche et ils permettent de décrire les caractéristiques typiques de séquences (moves) (Baker, 2006).
De nombreux et nombreuses chercheur.e.s en langue de spécialité appuient leur travail sur des corpus de genres spécialisés (Millot, 2018 ; Dury & Picton, 2009 ; Coutherut, 2016 ; Parodi, 2008 ; Venegas, 2008 ; Calvi, 2010 ; De Beni & Hourani-Martin, 2020), prouvant l’intérêt de l’intersection des notions de corpus et de genre spécialisé pour ce type d’étude. L’objectif de ce colloque est de mettre en regard ces deux cadres théoriques pour mieux comprendre comment ils peuvent s’enrichir mutuellement. Comme le souligne Handford (2010, p. 256) :
This complementary combination of corpus and genre is a logical and desirable development in discourse analysis: corpora have much to say about language, but they can be lacking in contextual interpretability; genres are intrinsically contextual entities, but their linguistic features may be underexposed.
Le colloque COSEDI se propose d’explorer quatre axes. Le premier concerne la caractérisation de genres spécialisés à partir de corpus. Le deuxième porte sur les questions méthodologiques liées à la construction et à l’analyse de corpus de genres spécialisés. Le troisième s’intéresse à la place des corpus de genres spécialisés pour la traduction et la terminologie dans une perspective contrastive. Le quatrième propose d’examiner la place des corpus de genres spécialisés en didactique des langues.
Margarita Alonso Ramos (Universidade da Coruña)
Sara Alvarez Martinez (Université Grenoble Alpes, ILCEA4)
Diane Belcher (Georgia State University)
Alex Boulton (Université de Lorraine, ATILF et CNRS)
Maria Vittoria Calvi (Université de Milan)
Catherine Carras (Université Grenoble Alpes, LIDILEM)
Cristelle Cavalla (Université Sorbonne Nouvelle, DILTEC)
Anne Condamines (Université Toulouse Jean Jaurès, CLLE-ERSS)
Ana Escartín Arilla (Université Paris Nanterre)
Emmanuelle Esperança-Rodier (Université Grenoble Alpes, LIG)
Paolo Frassi (Université de Vérone)
Cécile Frérot (Université Grenoble Alpes, LIDILEM)
Marie-Hélène Fries (Université Grenoble Alpes, ILCEA4)
Marta Gancedo (Université de Cantabrie)
Laurent Gautier (Université de Bourgogne)
Christopher Gledhill (Université Paris Cité, CLILLAC-ARP)
Lucia Gomez (Université Grenoble Alpes, LIDILEM)
Laura Hartwell (Université Toulouse Capitole, LAIRDIL)
Alice Henderson (Université Grenoble Alpes, LIDILEM)
Shaeda Isani (Université Grenoble Alpes, ILCEA4)
Natalie Kübler (Université Paris Cité, CLILLAC-ARP)
Hélène Ledouble (Université de Toulon)
Evgueniya Lyu (Université Grenoble Alpes, ILCEA4)
Susana Llorián González (Université Complutense de Madrid)
François Maniez (Université Lyon 2,CRTT)
Inmaculada Martínez (Université de Cantabrie)
Philippe Millot (Université de Lyon 3, CEL)
Thierry Nallet (Universié grenoble Alpes)
Stéphane Patin (Université Paris Cité)
Mojca Pecman (Université Paris Cité, CLILLAC-ARP)
Caroline Peynaud(Université Grenoble Alpes)
Mercè Pujol (Université Paris Nanterre, CRIIA)
Sandrine Rol-Arandjelovic (Université Grenoble Alpes, ILCEA4)
Beatriz Sanchez-Cardenas (Université de Grenade)
Marcelo Tano (Université de Lorraine, CRIIA)
Shirley Thomas (Télécom & Management Sud Paris, LATTICE)
Agnès Tutin (Université Grenoble Alpes, LIDILEM)
Cédric Sarré (INSPE Paris, CeLiSo)
Milka Villayandre (Universidad de León)
Rui Yan (Université Grenoble Alpes)
Sara Alvarez Martinez (ILCEA4, GREMUTS)
Harry Bevan (ILCEA4, GREMUTS)
Cécile Frerot (LIDILEM)
Evgueniya Lyu (ILCEA4, GREMUTS)
Caroline Peynaud (ILCEA4, GREMUTS)
Agnès Tutin (LIDILEM)
Rui Yan (LIDILEM)
español, francés, inglés
Universidad Grenoble Alpes
<sara.alvarez.bosticco
